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Fracture

Est-ce que vous avez déjà eu ce sentiment d'être au bord du précipice ?

Le Funambule, Sylvie Huet

Devant vous, l'infini s'étend sous la forme d'une ligne d'horizon que le regard n'arrête pas. En-dessous de vous, le silence abyssale de questions sans réponse. Quand s'arrêtera la chute ? A quoi ressemblera le point final ? L'impact sera t'il dur comme la pierre ou vorace comme l'eau qui se fendra en deux pour nous engloutir ? La poussière étouffera t'elle nos cris ? Le vent emportera t-il au loin nos craintes ?


Sous nos pieds, le vide. Derrière nous, le chemin parcouru s'effrite. Devant nous, l'inconnu. Une corde se tend vers l'horizon. C'est un jeu d'équilibre. Un jeu, vraiment ? Le vent qui nous pousse, qui nous fait hésiter, osciller... Il est conscient, ce malicieux Zéphyr, des tourments qu'il nous inflige ?


Quelle solution s'offre à nous ? Faut-il fermer les yeux et avancer d'un pas décidé ? Progresser à tâtons, et parfois même à reculons ? Faut-il attendre que la tempête se calme ou affronter les embruns ?


Nous rampons, nous dansons. Nous virevoltons, hésitons. Parfois, il est bon de rester immobile, et l'instant d'après, l'envie nous prend de courir. Mais toujours, il faut avancer, parce que jamais il ne sera question de retour en arrière.


Derrière nous, la corde se fait ténue. Par endroits, elle s'effiloche, malmenée par nos choix, nos regrets, nos doutes. Tantôt la ligne est pure, tantôt rafistolée, elle est notre chemin, la voie toute tracée nous menant au delà de notre horizon.


Parfois, on trébuche, on se rattrape de justesse. La corde nous entaille, nous meurtrit le corps de nos faux-pas. Elle fait le gros dos, courbe l'échine pour nous retenir, mais jamais elle ne se rompra.


Parce que devant nous se déroule l'horizon d'un futur incertain mais palpable.

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