Fleur de macadam - La boucle de l'Ourthe, Belgique #2

Pour une première destination, choisie au hasard d'un Airbnb faisant miroiter le calme apaisant d'une zone Natura 2000 en bord de rivière, je ne me sentais pas trop lésée. Si le chalet promis côtoyait quelques autres constructions du même type, alors que je le rêvait perdu au fond d'une nature intacte et sauvage, la vue de la terrasse, qui surplombait l'Ourthe, m'a directement rassénéré. Je pense n'avoir jamais rien entendu de plus apaisant que la musicalité de l'eau s'enroulant autour des obstacles caillouteux offerts par le lit de la rivière...

Je ne connaissais pas du tout cette région, proche de Liège, qui appartient aux Ardennes Belges. Pour être honnête, je pense encore n'en connaitre que trop peu, bien que durant quelques jours, j'en ai arpenté les sentiers et étendues boisées. Combien de jours faudrait-il pour en connaitre tous les recoins ?

J'ai parcouru les plaines d'un vert acidulé piquetées de vaches indolentes et les bois denses dont les arbres aux troncs moussus, interrompus de ça de là par des champs dont les fleurs sauvages avaient allègrement envahis la moindre parcelle laissée à ciel libre...

Je me suis aventurée sur les chemins de randonnée, à l'affut des marques typiques rouges et blanches des Grandes Randonnées ou encore jalonnés de la célèbre coquille de Saint-Jacques de Compostelle. Ma préférence va cependant à la multitude de sentiers communaux qui se ramifient au travers de la vallée, offrant leur plaquette d'identification discrète aux regards acérés.

Je me suis perdue sur un parcours que j'ai osé emprunté, quoique signalé comme d'accès difficile. Les récentes pluies avaient encore compliqué la progression, jusqu'à faire perdre la trace laissée par les précédents randonneurs. Me frayant un chemin parmi les ronces et orties, butant contre les racines malicieuses et luttant contre les pentes glissantes, je n'en suis sortie que d'autant plus fière de m'être découvert un sens de l'orientation dont on me disait pourtant dépourvue. Preuve en est qu'il ne faut jamais écouter les taquineries et que les causes perdues n'existent pas...

Il faut dire que l'office du tourisme de la région a réalisé une très bonne carte des randonnées de la région, qui m'a grandement facilité la tâche.

D'Hony à la Roche-aux-Faucons, j'avais improvisé pour mon premier jour un parcours qui suivait la route de macadam. Si le chemin des écoliers, parallèle à la route, me permit de grimper une partie de la côte en sécurité, l'étroite bande de terre qui se déroulait entre les habitations a finit par céder sa place à la route où le piéton n'a pas vraiment sa place. N'y voyant pas d'autre alternative, j'ai donc suivi le serpent de macadam jusqu'à ce que, exaspérée de ne pas trouver de chemin plus bucolique, mon smartphone me permit de télécharger la fameuse carte de la région, qui allait devenir ma meilleure amie pour les prochaines jours...