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Fleur de macadam - La boucle de l'Ourthe, Belgique #1

2020 est l'année du repli sur soi, avec son adorable virus covidien qui nous as séquestré pendant de longs mois, marquant de ses picots acérés nos âmes. Malgré la levée progressive du confinement, l'ombre immense du virus continue à nous asphyxier d'une aura faite de fantômes maladifs et de quintes de toux asthmatiques.

Dans ce climat anxiogène, j'ai conscience de la chance que j'ai de n'avoir encore vu aucun de mes proches touchés par ce fléau. Pourtant, la peur que je crois lire dans le regard des gens suffit à m'étouffer. Je ressens plus que jamais le besoin de m'éloigner de cette folie.

Citadine et confinée, je rêvais d'une cabane au fond des bois, où je ne serais plus obligée de me gaver des miasmes toxiques d'une société partie en roue libre. J'ai bien conscience que la fuite continuelle n'est pas une solution... Mais prendre un peu distance me permettra de reconstruire une partie des blocs de mon âme que l'enfant Covid a si allègrement piétiné.

C'est pour cela que me voilà ce matin hors des tracas et du bruit de la grande ville. Ma cabane n'est finalement pas au fond des bois mais en bord de rivière. De mon lit, mon regard se porte sur les ondulations de l'eau, bordée d'une dentelle de buissons verdoyants, dont les terres se déroulent ensuite sur de vastes prairies moutonnées de vaches et de forêts. En lieu et place des klaxons de la ville, je n'entend plus que le murmure de l'onde et le bruissement des arbres. Et mon âme se sent enfin en paix, du moins pour un temps... Le temps de refaire le plein.

Parce que si j'ai profondément besoin de la nature, je ne me sens pas la vocation campagnarde. J'aime tout autant l'agitation de la ville que le calme de la campagne. Et entre les deux, je n'ai pas envie de choisir, juste de trouver l'équilibre.



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